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Review: " Trois filles et leurs mères", S. Carquain

Je ne parle jamais des livres que je n'ai pas aimé. Et celui-ci, depuis longtemps je le vois, je voulais vous en faire un article...mais je n'ai jamais pu le finir tant les premières pages m'ont agacée.

Déjà, le titre: " leurS mèreS"...elles ont chacune une mère donc en grammaticalement et orthographiquement parlant "Trois filles et leur mère." Et déjà, ça ça me dérange. Même si l'auteure souhaite faire un traité sur la dualité de leur mère ou sur les femmes qui les ont inspirées ou que sais-je, je trouve déjà le titre heurtant. Enfin, elle dit elle raconte la relation mère-fille. Mais l'agacement n'est pas là.

Le livre débute par une partie consacrée à Marguerite DURAS. J'adore Marguerite, c'est un peu mon pêché mignon d'ailleurs j'en parle ici .

Alors, quand j'ai lu certaines pages, je n'ai pu que me fermer à ce livre et j'ai eu très peur d'enchaîner sur Simone de BEAUVOIR ( aka la suprématie, aka la femme qui m'a donné envie d'être prof, aka le nom de mon chat vient de son autobiographie : hello Zaza! et tout ça je vous en parle là).

Voilà ce qui m'a rebuté :

" En octobre 1914, la mère, exsangue et malade, embarque donc à bord d'un de ces gigantesques paquebots des Messageries maritimes, qui sont alors dédiés aux traversées vers l'Indochine, de Marseille à Saigon. Direction : l'hôpital de Toulouse, où elle sera soignée pendant huit mois. Huit mois au cours desquels la petite Marguerite sera confiée aux bons soins d'un boy, avec un père qui rentre tard le soir. Nul besoin d'avoir fait de longues études de psychologie pour comprendre que "ce manque de mère" peut être fâcheux pour un bébé si jeune. C'est en effet vers huit-dix mois, après avoir traversé la fameuse "angoisse de l'étranger", qu'un bébé parvient à comprendre qu'il ne forme pas qu'un avec sa mère. Pendant les huit à dix premiers mois de sa vie, il est dans une bulle, une dyade originelle, et n'acquiert son identité que par et avec sa mère. Cette séparation précoce est très certainement à l’origine d'un manque affectif profond et inconsolable chez la petite Marguerite."

Est-il nécessaire d'expliquer ce qui heurte ma petite sensibilité? Je sais bien que Marguerite et Simone n'étaient pas de grandes copines mais tout de même, elles représentaient un idéal de liberté pour la femme. Et, il est évident que Simone a épilogué plus d'une fois sur le sujet de la maternité ( comme Mme Badinter) pour ne pas avoir à lire cela.

Par ailleurs, qui peut se permettre d'écrire " cette séparation précoce est très certainement à l'origine d'un manque affectif profond et inconsolable" ?

Si seulement, c'était les seules phrases m'ayant contrariée ! Mais non, l'auteure enchaîne malheureusement quelques pages plus loin, alors que l'auteure raconte comment un jeune Vietnamien a demandé à Marguerite, alors âgée de 6 ans, de le masturber:

" En relatant cette scène, je ne peux m'empêcher de me souvenir de cette phrase, terrible, que m'avait rapportée une psychologue spécialiste du droit des enfants, dans un article que j'avais rédigé pour le Figaro sur la protection de l'enfance et la pédophilie. Un conseil prononcé par un pédophile : " Dîtes bien aux parents d'aimer leurs enfants, lui avait dit cet homme. Sinon d'autres s'en chargeront pour eux"... Cette phrase, qui fait froid dans le dos, a sa vérité. Son ultime vérité. Les demandes d'affection sont, dans le regards des portes ouvertes, vers le désir des autres. Fussent-ils beaucoup plus vieux. C'est sans doute, ce jour là, ce qu'à ressenti ce jeune vietnamien."

Encore une fois : WTF ?

Et enfin, alors que Marguerite Duras n'a voulu que sortir d'elle même, qu'elle parle en continue de cette solitude qui la pousse à écrire de façon obsessionnelle, je lis :

"Bref, Marguerite veut devenir, comme elle en fait promesse alors, " écrivain, ou bien trapéziste, ou star de cinéma." Bref, elle veut être vue, en pleine lumière et par le plus grand nombre. Bref, Marguerite rêve de célébrité."

Alors, oui, je sais, il s'agit de biographies romancées mais à partir de là, je n'ai plus lu. Trop, s'en était trop.


Prendre sa plume
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